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Paris 2024 : la gymnaste Jordan Chiles fait appel pour tenter de récupérer sa médaille de bronze au sol

L’affaire avait été l’une des controverses sportives des Jeux olympiques de Paris. Et elle n’est pas terminée. Les avocats de la gymnaste Jordan Chiles, 23 ans, ont déposé, lundi 16 septembre, un recours en appel devant la Cour fédérale suprême suisse pour contester le retrait de sa médaille de bronze au sol, au profit de la Roumaine Ana Barbosu.
Le 5 août, la première avait eu les honneurs d’accompagner sa compatriote Simone Biles (2e) et la Brésilienne Rebeca Andrade sur le podium de l’Arena Bercy ; une révision de sa note, juste après son passage, lui ayant permis de dépasser la seconde. La procédure est classique dans les compétitions de gymnastique, où athlètes et entraîneurs demandent parfois aux juges de revoir une routine pour s’assurer que les éléments sont correctement notés, ce qui peut aboutir à une réévaluation à la hausse ou à la baisse du pointage.
Or cette fois, la révision avait été contestée par l’équipe roumaine, au motif qu’elle était arrivée quatre secondes hors délai imparti. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) lui a donné raison et cinq jours après la finale, le Comité international olympique réattribuait la récompense à Ana Barbosu. Le 16 août, la jeune femme de 18 ans recevait sa médaille à l’occasion d’une cérémonie à Bucarest. Mais ce que l’on pensait être la fin de l’histoire ne l’est pas.
Car les avocats de Jordan Chiles affirment détenir la preuve, en vidéo, que l’Américaine avait formulé sa requête dans les temps. Ils dénoncent, en outre, un « sérieux conflit d’intérêts » en faveur d’Ana Barbosu, assurant que le chef du jury ayant traité le dossier avait pendant plusieurs années travaillé en tant que conseiller pour la Roumanie. Le pays, qui fut longtemps une des grandes nations de la gymnastique, n’avait plus vu une de ses représentantes monter sur un podium au JO depuis les Jeux de Londres, en 2012.
« A la lumière de ces défaillances indéniables, [Jordan] Chiles demande à la Cour suprême fédérale de rétablir le score qu’elle a légitimement obtenu à l’épreuve finale du sol », font valoir les avocats du cabinet Gibson-Dunn, qui représente l’Américaine. « Chaque élément des Jeux olympiques, dont le processus d’arbitrage, doit respecter le fair-play », insiste l’un d’eux, Me  Maurice Suh.
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L’appel de la jeune femme est soutenu par le Comité olympique et paralympique des Etats-Unis. Le 15 août, sur les réseaux sociaux, l’intéressée avait déploré une décision « injuste du TAS » et rappelé que « pour ajouter à ce crève-cœur », elle avait été la cible « d’attaques raciales spontanées » en ligne. Sa rivale Roumaine, elle, avait déclaré que toute cette polémique était « attristante » : « nous nous attendions à ce que les arbitres et le personnel des Jeux olympiques fassent leur travail correctement. »
Le Monde avec AFP
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